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jh.pierre_2007

 

La diversité des comportements des populations dans des situations comparables est devenue si familière aux anthropologues que ces derniers ne peuvent plus être surpris par des coutumes les plus exotiques…Il semble dès lors intéressant de décrire les croyances magiques et le comportement des NACIREMA comme exemple extrême des comportements humains, parce qu’ils représentent des aspects les plus inhabituels. La culture NACIREMA est caractérisée par une ECONOMIE DE MARCHE TRES DEVELOPEE qui a produit un habitat naturel très riche. La majeure partie du temps de ce peuple est utilisée pour des objectifs économiques. Une grande partie des résultats de ce travail ainsi qu’une importante partie de la journée sont utilisés pour des activités rituelles. L’objet central de cette activité est LE CORPS HUMAIN dont l’apparence et la santé se présentent comme étant dominante dans l’éthique de ce peuple. Bien qu’un tel intérêt n’est certainement pas rare, son aspect cérémonial et la philosophie qui l’accompagnent sont UNIQUES. La CROYANCE FONDAMENTALE qui EST à la base de tout le système semble être QUE LE CORPS HUMAIN EST LAID, qu’il tend naturellement à la débilité mentale et à la maladie. Le seul espoir de l’homme, incarcéré dans un tel corps, est d’éviter ces caractéristiques par l’utilisation de l’influence énergétique des rites et cérémonies. CHAQUE MENAGE DISPOSE en effet d’UN OU PLUSIEURS SANCTUAIRES consacrés à cet effet. Les individus parmi les plus puissants dans cette société possèdent plusieurs sanctuaires pour indiquer l’opulence de la maison. La plupart des maisons sont construites de terre cuite et de mortier, mais les murs des sanctuaires des plus riches sont couverts de pierres. Les plus pauvres imitent les riches en appliquant des plaques de poterie aux murs. Alors que chaque famille dispose d’au moins un sanctuaire, LES ACTES RITUELS NE SE FONT PAS EN FAMILLE mais en privé, en secret. Normalement CES RITES NE SONT DISCUTES qu’avec des enfants, et encore, seulement pendant la période d’INITIATION AUX MYSTERES. J’ai toutefois réussi à établir suffisamment de rapports avec les indigènes pour pouvoir examine ces sanctuaires et obtenir une description du rituel. LE POINT CENTRAL DU SANCTUAIRE est représenté par une boite ou UNE PETITE ARMOIRE , fixée au mur ou souvent incorporée dans le mur. Dans cette armoire sont conservés DES PRODUITS MAGIQUES ET DES PHILTRES SANS LESQUELS LES INDIGENES CROIENT NE PAS POUVOIR VIVRE. Ces préparations sont obtenues par l’intermédiaire de différents praticiens spécialisés. Parmi ces magiciens, LES GUERISSEURS SONT CONSIDERES COMME LES PLUS FORTS et LEUR AIDE DOIT ETRE REUNEREE par de forts importants cadeaux. Ceux-ci, toutefois, ne fournissent pas eux-mêmes les philtres curatifs pour leur client, mais EN INDIQUENT LES INGREDIENTS DANS UN LANGAGE TRES ANCIEN et secret, qui n’est compris que par les guérisseurs eux-mêmes et les herbalistes. CES DERNIERS FOURNISSENT LE REMEDE MAGIQUE., également en échange d’un cadeau. Une fois utilisé pour le but spécifique, le remède magique n’est pas jeté. Il est au contraire remis dans la BOITE SACREE du sanctuaire familial. Comme ces produits magiques sont spécifiques pour certains maux, et que les maladies réelles ou imaginaires de cette population sont nombreuses , LA BOITE MAGIQUE DEBORDE habituellement de ces produits . Les paquets magiques sont si nombreux que les habitants oublient pour quel usage ils sont destinés et ,ont peur de les réutiliser, bien que les indigènes restent fort vagues sur ce point, il semble que la seule explication du fait de la conservation de ces produits magiques et philtres anciens , est que leur présence dans l’armoire magique devant laquelle les rites corporels se tiennent, protègeront d’une certaine façon la personne qui cérémonie. EN DESSOUS DE LA BOITE MAGIQUE, SE TROUVE UN PETIT BASSIN. Chaque jour, chacun à son tour, les membres de la famille entrent dans le sanctuaire, s’inclinent devant la boite magique, mélangent différentes sortes d’eaux sacrées dans le bassin et procèdent à un rituel d’ablution. Les eaux saintes proviennent du TEMPLE DE L’EAU de la communauté, où des prêtres conduisent des cérémonies très compliquées afin de rendre le liquide rituellement pur. Dans la hiérarchie des praticiens magiques, et, en dessous, des guérisseurs, se placent des spécialistes dont le nom pourrait le mieux être traduit par « HOMME DE LA BOUCHE SACREE ». Les NACIREMA sont fascinés par (et ont une horreur quasi pathologique de ) la bouche , dont ils croient que la condition a une influence super- naturelle sur toutes les relations sociales. Ils croient que sans l’observation des rites de la bouche, leurs dents tomberaient, leurs gencives saigneraient, leurs joues s’effondreraient, leurs meilleurs amis les quitteraient et leurs amoureux les rejetteraient. Ils croient également qu’une forte relation existe entre les caractéristiques morales et orales. Il existe, par exemple, UNE ABLUTION RITUELLE DE LA BOUCHE POUR LES ENFANTS, dont ils supposent qu’elle renforcera leur force morale. LE RITUEL CORPOREL JOURNALIER , tel que tout le monde l’applique , comprend un rite de la bouche. Malgré le fait que CE PEUPLE EST SI PONCTUEL dans les soins de la bouche Sacrée , le rite comprend UNE PRATIQUE qui frappe l’étranger non-initié, comme REVOLTANTE. Il m’a été rapporté que le rite consiste en l’introduction d’ UNE PETITE TOUFFE DE POILS DE COCHON en même temps qu’une certaine quantité de poudres magiques, et de remuer la touffe en une série de gestes très précis. En plus de ce rite privé, LA POPULATION S’ADRESSE UNE OU DEUX FOIS PAR AN, à un homme de la bouche sacrée.Ces praticiens disposent d’un ensemble impressionnant d’instruments comprenant des mèches, des sondes et.. L’utilisation de ces objets dans l’EXORCISME DES DEMONS de la bouche cause une TORTURE RITUELLE presque inimaginable du client. L’homme de la bouche sacrée ouvre la bouche du client et élargit, avec ses instruments, tous les trous que la pourriture a pu créer dans les dents. Des matières magiques sont introduites dans ces ouvertures. S’il n’existe pas de trous d’origine naturelle dans les dents, d’importantes sections de dents sont perforées afin de pouvoir y introduire la matière magique. Dans l’esprit du « client », cette pratique a pour but d’arrêter la dégradation des dents et de l’attraction d’amis. Le caractère extrêmement sacré et traditionnel de ce rite est évident dans le fait que les indigènes retournent d’année en année auprès de l’homme de la bouche sacrée, MALGRE LE FAIT QUE LEURS DENTS CONTINUENT A SE DEGRADER . Nous espérons que le jour où une étude poussée auprès des NACIREMA sera faite, une recherche sérieuse sera réalisée à propos de la structure de personnalité de ce peuple. Il suffit d’observer la lueur des yeux de l’homme à la bouche Sacrée quand il lance une pointe dans un nerf à nu, pour pouvoir suspecter l’existence d’une action de SADISME. Si cela pouvait se vérifier, une trame très intéressante serait mise à jour car la majorité de la population démontre définitivement des TENDANCES MASOCHISTES. Le professeur Linston se référait à celles-ci dans sa discussion d’une partie bien distincte du rituel corporel exécuté uniquement parles hommes. La partie de ces rites comprend le grattage et la lacération de la surface de la peau faciale avec un instrument aiguisé. Certains rites ne sont exécutés QUE PAR DES FEMMES et seulement quatre fois par périodes lunaires. Mais ce que ce rite manque en fréquence est remplacé par sa qualité BARBARE. Comme partie de la cérémonie, CUISENT LEUR TETE dans un petit four pendant environ une heure. Le point particulièrement intéressant est qu’un peuple à prépondérance MASOCHISTE a provoqué la création de spécialistes sadiques. Les guérisseurs fréquentent UN TEMPLE IMPOSANT ou « LATIPSO », qui existe dans chaque communauté d’une certaine importance. Les cérémonies plus compliquées nécessaires pour le traitement des indigènes gravement malades ne sont exécutées que dans ce temple. Ces cérémonies n’impliquent pas seulement les thaumaturges, mais également un groupe permanent de SERVANTES VESTALIENNES qui se déplacent calmement à travers les différentes salles du temple, habillées d’un costume et d’une coiffe distinctifs. Les cérémonies du LATIPSO sont tellement rudes que c’est un vrai phénomène que de voir comment un nombre relativement important d’indigènes réellement malades, entrés dans ce temple, peuvent encore récupérer !!! On a connu de petits enfants dont l’endoctrinement est encore incomplet, qui ont pu résister aux tentatives de les mener au temple, parce que c’est « là qu’on va mourir ». malgré ce fait, les adultes malades, ne sont pas seulement d’accord, mais DESIRENT SUBIR LA PURIFICATION RITUELLE prolongée si ils sont capables de le faire. Qu’importe le degré de la maladie du suppliant ou la gravité de l’urgence, les gardes de plusieurs temples refusent l’admission du client s’il ne peut pas remettre un IMPORTANT CADEAU au gardien. Même si un indigène a obtenu l’admission et SURVECU AUX CEREMONIES, les gardiens ne laissent pas partir le néophyte sans la remise d’un autre cadeau. Le suppliant qui entre dans le temple est aidé à enlever tous ses vêtements. Dans la vie courante ;, LES NACIREMA EVITENT L’EXPOSITION DE LEURS CORPS et de ses fonctions naturelles. L’acte de se baigner et d’excrétion sont uniquement exécutés dans le secret du sanctuaire familial, où ils font partie du rituel corporel. Un choc psychologique résulte du fait que le secret corporel est brusquement brisé à l’entrée du latipso. Un homme que l’épouse n’a jamais vu dans un acte d’excrétion, se retrouver brusquement nu et assisté par une servante vestalienne pendant qu’il exécute ses fonctions naturelles dans UN VASE SACRE. Cette forme de traitement cérémonial est rendu nécessaire par le fait que les excrétions sont utilisées par un devin pour reconnaître le développement et la nature de la maladie du client. Les clientes féminines , d’autre part, voient leur corps subir des examens minutieux, des manipulations et des pincements de la part des guérisseurs ! Peu de suppliants, dans le temple, se sentent assez bien pour faire autre chose que de RESTER COUCHES SUR LEUR LIT DUR. Les cérémonies comportent, tout comme les rites des Hommes de la Bouche Sacrée, de l’ INCONFORT et de la TORTURE. Avec une précision rituelle, LES VESTALES réveillent , au petit jour, les misérables dont elles ont la charge et les roulent d’un côté vers l’autre sur leur lit de douleur pendant qu ‘elles réalisent les ABLUTIONS RITUELLES, par leurs mouvements formels auxquels elles on tété fortement entraînées. A d’autres moments, elles introduisent des baguettes magiques dans la bouche des suppliants ou LES FORCENT A MANGER des substances supposées pouvoir les guérir. De temps en temps, les guérisseurs viennent vers leurs clients et lancent dans leur chair des aiguilles qui ont subi un traitement magique. Le fait est que ces cérémonies du temple ne peuvent guérir, mais peuvent TUER, n’amène en aucune façon à diminuer chez le peuple la foi en ces guérisseurs. IL EXISTE ENCORE UNE AUTRE SORTE DE MAGICIEN connu sous le nom de l’ « ECOUTEUR ». Ce magicien a le pouvoir d’ EXORCISER LES DEMONS QUI RESIDENT DANS LA TETE des indigènes qui ont été envoûtés.Les NACIREMA croient que leurs parents envoûtent leurs propres enfants. Les mères sont particulièrement suspectes de jeter un sort sur leurs enfants pendant qu’elle leur apprennent le rituel corporel. La magie qu’apporte le magicien est étrange par son manque de rituel. Le patient RACONTE SIMPLEMENT à l’écouteur tous ses troubles et ses craintes, en partant simplement des premières difficultés dont il peut se souvenir. La mémoire que les NACIREMA mettent à jour dans cette situation est réellement remarquable. Il n’est pas rare que le patient se plaigne du rejet qu’il a ressenti à l’occasion de son sevrage ,quand il était encore un bébé, et quelques rares individus reconnaissent même que l’origine de leurs troubles est lié aux effets traumatisants de leur propre naissance. Finalement il faut encore mentionner certaines pratiques qui ont leur origine dans l’esthétique indigène, ainsi qui dépend de LA REPUGNANCE généralisée POUR LE CORPS NATUREL et ses fonctions. Il existe des jeûnes rituels pour faire maigrir les indigènes corpulents et des fêtes rituelles pour faire grossir les indigènes maigres. D’autres rites sont utilisés pour développer les seins des femmes s’ils ont trop petits, et les amincir s’ils sont gros. LE MECONTENTEMENT DE LA FORME DE LA POITRINE est symbolisé par le fait que la forme idéale est virtuellement en dehors des limites des variations humaines. Quelques rares femmes affectées par un développement hyper- mammaire quasi inhumain sont tellement idolâtrées qu’elles peuvent se créer une vie aisée en allant simplement de village en village pour permettre aux indigènes de la région de les admirer contre la remise d’un cadeau. Nous avons déjà fait référence au fait que les fonctions d’excrétion sont ritualisées, réduites à une routine et reléguées dans le domaine des secrets. LES FONCTIONS NATURELLES DE REPRODUCTION SONT EGALEMENT ALTERES. Les rapports sexuels sont tabous en tant que sujet et réglés en tant qu’acte. Des efforts sont réalisés pour éviter la grossesse , par l’utilisation de matériel magique ou par la limitation des rapports sexuels à certaines phases de la lune. La conception est en réalité peu fréquente. Une fois enceintes, les femmes s’habillent de façon à CACHER LEUR CONDITION. L’accouchement se passe EN SECRET, SANS ASSISTANCE D’AMIS ni de membres de la famille, et la majorité NE NOURRISSENT PAS LEURS ENFANTS AU SEIN. Notre rapport sur la vie rituelle des NACIREMA montre SANS AUCUN DOUTE qu’il s’agit d’UN PEUPLE OBSEDE PAR LA MAGIE. IL EST DIFFICILE DE COMPRENDRE COMMENT ILS SONT ARIVES A EXISTER SI LONGTEMPS sous le poids qu’ils se sont imposé !!! Mais même des coutumes tellement exotiques prennent un vrai sens quand on les examine à la lueur du texte de Malinovski (1948) : « Regardant de loin et de haut, en sécurité dans notre situation élevée de civilisation développée, il est facile de constater toute la crudité et l’inopportunité de la magie. Mais , en dehors de son pouvoir et de son orientation, l’homme primitif n’aurait pu maîtriser les difficultés pratiques comme il l’a fait. L’homme n’aurait même pas pu procéder vers les étages supérieurs de la civilisation » Traduction libre de l’Anglais.
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